Le réchauffement du climat est devenu une préoccupation majeure des vacanciers.
Il existe une multitude de solutions techniques pour lutter contre la chaleur en été. Toutefois, bien peu sont utilisées alors que leur exploitation permettrait une amélioration considérable du confort de l’hébergement.
Nous faisons le point ci-dessous.
1. L’isolation
L’isolation de la location de vacances est primordiale. Elle ne permet pas à proprement parler de rafraîchir l’hébergement, mais elle ralentit la progression de la chaleur diurne et évite ainsi qu’elle ne pénètre dans le logement avant l’arrivée de la nuit.
Bien souvent, on s’imagine que la durée de vie de l’isolation est identique à celle de l’habitation. En réalité, les matériaux isolants perdent leurs capacités thermiques au fil du temps, et ce pour différentes raisons : rétrécissement, tassement, moisissures, etc. La première chose à faire est bien souvent de réaliser un diagnostic de l’isolation existante.
Par ailleurs, il est possible d’améliorer l’isolation existante en utilisant des matériaux plus performants et/ou en augmentant les épaisseurs.
En outre, il faut associer l’isolation à d’autres techniques de protection. Par exemple, sur-isoler son logement est contre-productif si le logement possède de grandes surfaces vitrées non protégées des rayonnements directs (voir plus bas).
2. La lutte contre le rayonnement à l’extérieur
L’interception des rayonnements lumineux par des moyens naturels ou artificiels permet à la fois d’améliorer les espaces de vie à l’extérieur (terrasse, jardin, etc) mais aussi de protéger le bâtiment contre les rayons solaires.
a. Les moyens naturels : arbres et plantes grimpantes
Depuis des millénaires nous utilisons l’ombre des arbres pour nous protéger du soleil. Dans la lutte contre le rayonnement les arbres et les plantes grimpantes sont nos meilleurs alliés. De plus, ils ont, pour les espèces caduques, la propriété de perdre leurs feuilles en hiver, permettant ainsi le réchauffement solaire lorsqu’il fait plus frais.
Les plantes grimpantes sont souvent utilisées pour apporter de l’ombre sur les terrasses grâce à des pergolas. Elles sont aussi d’une redoutable efficacité pour protéger les murs exposés au sud et à l’ouest.
Il existe de nombreuses variétés adaptées aux climats méridionaux : clématites, bougainvilliers, glycines, lierre, etc.
Les plantes grimpantes peuvent apporter beaucoup d’ombre lorsqu’elles sont associées à des tonnelles et pergolas.
Les arbres permettent en particulier de protéger les surfaces horizontales : toitures et terrasse contre les ardeurs du soleil. Certaines espèces permettent d’obtenir rapidement des résultats.
L’Eucalyptus (avec une croissance d’environ 2 mètres par an) est sans doute le meilleur choix si l’on a besoin de générer rapidement de l’ombre. De surcroit, c’est une espèce décorative et odorante.
Le Cyprès (avec une croissance d’environ 1 mètre par an) permettra surtout de contribuer à la protection des murs exposés ouest en raison de son port élancé.
La croissante très rapide de l’Eucalyptus en fait une espèce particulièrement répandue dans les campings.
b. Le matériel d’ombrage
Si les plantations ne sont pas possibles ou pas souhaitées il existe cependant un grand nombre de solutions permettant de supprimer le rayonnement à l’extérieur de la location de vacances.
Parfaitement adaptée à la location saisonnière, la toile d’ombrage permet de protéger les espaces de vie à l’extérieur mais également une partie du bâtiment. Elle est en générale esthétique, peu coûteuse et permet de protéger de larges zones de vie. Bien souvent, cet ombrage artificiel protégera aussi les plantes de la chaleur et du dessèchement.
Les voiles d’ombrage permettent d’apporter de l’ombre sur de grandes surfaces extérieures, en particulier les terrasses
Les tonnelles et pergolas peuvent être couvertes ou servir de support à des plantes grimpantes. Cette dernière option sera souvent celle qui apportera le plus de fraicheur. En effet, les toits de ces structures, lorsqu’elles sont couvertes, sont rarement isolés et peuvent émettre des rayons infrarouges lorsqu’ils sont chauffés par le soleil.
Les espaces sous les tonnelles et pergolas sont en général plus frais si ces dernières servent de support à des plantes grimpantes.
Inutile de rappeler l’utilité de ces accessoires, absolument indispensables si la terrasse n’est pas ombragée. Ils peuvent aussi être utilisés pour protéger les murs exposés au sud.
Les stores bannes » à double pente« , relativement nouveaux chez les particuliers, permettent de protéger des grandes terrasses.
Les stores bannes « double pente » autrefois réservés aux professionnels se démocratisent et permettent aux propriétaires particuliers de protéger de larges surfaces contre les ardeurs du soleil
Les peintures réfléchissantes ou « Cool roofing » sont particulièrement indiquées pour les toits plats très exposés au rayonnement, surtout s’ils sont bitumés. Il est cependant possible d’appliquer ces peintures sur des toits en pente en tuiles ou en tôles. On peut aussi les appliquer sur les murs. Ce sont des solutions réputées efficaces, mais dont l’efficience dépend d’un certain nombre de facteurs : surface, exposition, matériaux de toitures, etc.
Application de peinture « Cool Roof » sur le toit d’un immeuble résidentiel.
3. Les protections de l’habitation contre le rayonnement pénétrant
Ces protections visent à bloquer ou réfléchir le rayonnement lumineux pouvant pénétrer dans le logement saisonnier en particulier les fréquences infrarouges qui génèrent un « effet de serre ».
L’effet de serre
Puisqu’il est transparent le verre laisse passer la lumière visible mais aussi les rayons infrarouges proches du visible. Ces rayons vont chauffer certaines parties de l’intérieur du bâtiment (plancher, murs, meubles) qui, à leur tour, vont réchauffer l’air ambiant. En conséquence, comme tous corps chauffés, ces éléments vont émettre à leur tour du rayonnement infrarouge. Ces rayons sont dans une fréquence éloignée du visible et ne pourront pas ressortir par les surfaces vitrées. L’hébergement se réchauffe donc au fur et à mesure que les rayons du soleil s’y infiltrent.
Les films réfléchissants pour vitrages sont souvent oubliés alors que remarquablement efficaces pour certains. Ces filtres, parfois appelés « films anti-chaleur » ou « filtres réfléchissants », permettent de laisser passer la lumière visible tout en bloquant une partie (de 30% à 85%) des rayons infrarouges responsables de l’action calorifique des rayons solaires. C’est le principe des vitrages « athermiques » que l’on retrouve sur les pare-brises de voitures.
Ces films sont très utiles sur les vitres exposées à un rayonnement solaire direct, en particulier les baies vitrées. Ils sont économiques et faciles à poser. En revanche, ils filtrent les rayons été comme hiver et ne permettent donc pas de profiter du réchauffement solaire en hiver.
Les films réfléchissants sont particulièrement recommandés sur les grandes surfaces vitrées
Malgré leur efficacité, on omet souvent les brise-soleil ou pare-soleil. Ils permettent pourtant d’obtenir de la luminosité et de maintenir une vue sur l’extérieur tout en empêchant les rayons du soleil de pénétrer directement dans l’habitation, grâce à l’orientation de leurs lames. Ils sont très utiles sur les façades sud et ouest.
Les brise-soleil peuvent être verticaux, appliqués contre le vitrage. Ils peuvent être fixes ou motorisés.
Ils peuvent aussi être horizontaux pour protéger un vitrage par le dessus. Dans ce cas ils sont généralement fixes.
Les brise-soleil sont recommandés pour protéger les surfaces vitrées. Ici un exemple de pare-soleil horizontal monté pour protéger une baie vitrée dans une villa en Corse (entreprise Miramond, Marseille)
4. Le rafraichissement
Cette technique permet de faire descendre localement la température. Le rafraichissement est plus ou moins consommateur d’énergie en fonction des technologies utilisées. Mettez le en œuvre en complément des techniques passives vues plus haut.
La climatisation est peu écologique, peu économique et rarement adaptée à la location saisonnière. Il existe des alternatives beaucoup plus intéressantes.
Tout d’abord, dans nombre de logements saisonniers situés dans les régions méridionales, l’isolation n’est pas suffisante pour envisager la pose d’une climatisation.
D’autre part, les vacances sont synonymes de détente et de relâchement. Beaucoup de locataires n’ont parfois pas conscience du coût énergétique de la climatisation et de son impact environnemental. Il en résulte une utilisation souvent déraisonnable. Ils peuvent, par exemple, partir à la plage en la laissant fonctionner afin de trouver un endroit frais en rentrant, ou pire la régler au maximum en rentrant parce qu’ils sont écrasés par la chaleur.
Enfin, on privilégie souvent la vie à l’extérieur pendant les vacances. La climatisation n’est pas adaptée aux locations de vacances où les entrées/sorties (terrasse, jardin, balcon, etc.) sont nombreuses.
Cette technologie peut être envisagée dans les logements en ville avec des ouvertures extérieures limitées, s’ils sont bien isolés. Une bonne ventilation des pièces principales, bien moins énergivore, peut néanmoins être une alternative plus vertueuse.
Bien moins énergivore que les climatiseurs (environ 30 fois moins), les ventilateurs se révèlent être une alternative très efficace. Ils demandent en outre peu d’entretien.
Les ventilateurs de plafond à grandes pales, capables de tourner lentement en brassant de gros volumes d’air constituent le meilleur choix. Ils permettent un rafraichissement relativement bien distribué, font peu de bruit et ne prennent pas de place.
Ils peuvent aussi être utilisés en extérieur sous des toitures de terrasse.
Enfin, en hiver, ils permettent de mieux répartir l’air chaud et d’éviter qu’il stagne sous le plafond.
Les ventilateurs d’appoint sont pratiques car ils peuvent être déplacés, mais ventilent un volume réduit. Ils sont moins esthétiques et plus bruyants en raison d’une vitesse de rotation plus élevée pour compenser la faible longueur des pales. Ils sont par ailleurs relativement énergivores.
Les ventilateurs de plafond à grandes pales remplacent avantageusement la climatisation (ventilateur Andros chez Faro Barcelona).
Les rafraichisseurs d’air utilisent l’évaporation de l’eau pour absorber des calories présentes dans l’air. Ils permettent de faire baisser la température de quelques degrés dans de petits espaces. Ils ne peuvent avoir qu’un rôle d’appoint et ne peuvent pas remplacer une climatisation ou un ventilation. Ils sont économiques à l’achat, à l’utilisation et demandent une maintenance limitée.
En revanche ils ont pour effet de transformer l’eau en vapeur et d’augmenter le taux d’humidité de l’habitation. Ils doivent donc être utilisés avec modération.
Certains modèles permettent d’intégrer des glaçons pour améliorer les capacités rafraichissantes. Nous déconseillons cette option même si elle paraît, à priori, séduisante. En effet, les glaçons sont produits par un congélateur qui, pour générer du froid, doit générer du chaud à l’extérieur de l’appareil.
Les rafraichisseurs sont économiques à l’achat et à l’utilisation.
Les brumisateurs fonctionnent comme les rafraichisseurs d’air. Les micro-gouttelettes pulvérisées se transforment en vapeur d’eau absorbant une partie de la chaleur de l’air ambiant ou de la peau.
Il existe différents modèles à basse et haute pression. Certains présentent un ventilateur permettant de mieux diffuser l’aérosol.
Il faut souligner que les brumisateurs sont relativement consommateurs en eau voire en électricité (pour les modèles à haute pression). Ils doivent donc être utilisés avec modération.
Enfin, ces appareils peuvent entrainer un risque de contamination bactériologique s’ils sont mal entretenus ou si l’eau utilisée n’est pas saine. Nous conseillons de ne jamais utiliser l’eau de récupération (eau de pluie) et de ne pas choisir de modèle à réservoir.
La brumisation peut être utilisée en appoint pour rafraichir des zones de vie extérieures de surface réduite. Elle doit venir en complément de techniques passives : plantations, pergola, terrasse couverte, etc.
5. La diminution des sources de chaleur internes
Beaucoup de dispositifs internes à l’habitation produisent de la chaleur, parfois en continu. Ces productions calorifiques sont très gênantes en période de chaleur. Bien souvent, il est possible de travailler sur ces points pour améliorer le confort de l’habitation mais aussi diminuer les factures.
Tous les appareils électroménagers produisent de la chaleur. En premier lieu les réfrigérateurs et congélateurs, qui fonctionnent en continu, ainsi que les fours qui sont utilisés ponctuellement mais qui émettent beaucoup de calories. Viennent ensuite les lave-vaisselles, lave-linges, etc.
Il est préférable de choisir des appareils à très haute performance énergétique. Ces appareils possèdent des isolations renforcées permettant à la fois d’économiser de l’électricité mais aussi de limiter les pertes de chaleur.
Les lampes à incandescence et les lampes allogènes, en plus d’être énergivores, produisent beaucoup de chaleur (environ 10 fois plus). Il est indispensable de remplacer toutes les lampes de la location saisonnière par des leds, beaucoup plus vertueuses.
Les appareils électroniques (télévisions, ordinateurs, box Internet, etc.) produisent beaucoup de chaleur. Ils consomment de l’électricité en continue et dégagent de la chaleur en mode veille.
Les chauffes-eau sont producteurs de chaleur en continu dans l’habitation.
Il est important de choisir des modèles à haute performance énergétique limitant les dissipations de chaleur. Nous vous conseillons de baisser la température de chauffe l’été.